L'Estonie

Nos étapes

Tallinn          Viru Bog          Tartu

 

 

Tallinn

Mardi 17 septembre

C’est parti pour la découverte de la capitale de l’Estonie : c’est Tallinn. Au programme aujourd’hui : la vieille ville, et nous n’allons pas être déçus. Rues pavées, façades colorées, de jolies portes à photographier, de très très beaux monuments, des chanteurs dans les rues, et le soleil en plus, c’est vraiment parfait. Nous entrons par la Grande Porte Maritime (porte médiévale). Nous nous arrêtons devant le bâtiment qui abrite les cellules du KGB, que nous visiterons plus tard sans les enfants. Puis nous passons devant la confrérie des Têtes Noires qui étaient de jeunes négociants célibataires et qui devaient leur nom à leur patron Saint Maurice, un soldat africain dont on croit devinait les traits sur la façade.  Nous allons à l’office de tourisme pour être efficaces et voir le plus de choses possible. Encore une fois dommage que la ville soit envahie par les croisiéristes ce matin, mais heureusement cet après midi ils ne seront plus là.

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Nous nous arrêtons devant la pharmacie qui est la plus ancienne d’Europe à avoir fonctionné sans interruption sur le même emplacement et qui se visite. Nous glanons quelques informations auprès d’une guide française et au groupe qu’elle accompagne. La date exacte de la fondation de la pharmacie n’est pas connu, mais on sait qu’en 1422, le 3ième propriétaire exerçait déjà dans ses murs. Au XVième siècle le bâtiment se composait de 3 parties : la petite pesée, la pharmacie, et le presbytère. « En 1550 les travaux eurent lieu dans la pharmacie qui se para des plus belles fenêtres en encorbellement qu’on ait vues jusqu’alors dans le pays. »

En Europe, les pharmacies médiévales se distinguaient par une clochette accrochée à la porte dont le tintement avertissait, dans l’arrière boutique, un compagnon, un apprenti ou l’apothicaire lui-même. Un petit crocodile, un lézard géant ou un poisson étrange pendait au plafond, ici c’est un crocodile que nous pouvons voir. 3ième élément distinctif : des récipients portant des symboles étranges. Leur emploi permettait de décourager les profanes et d’augmenter le respect qu’inspiraient les apothicaires. L’officine est toujours en activité, les touristes  font la queue et regardent les médicaments « proposés » sous le comptoir vitré. Nous avons l’impression qu’ils achètent des médicaments comme un souvenir, un doigt pointé, une photo de la pharmacienne souriante et ils continuent la visite de la pharmacie. La partie musée nous montre de belles peintures sur deux muses, autour des fenêtres. Egalement les plafonds qui sont peints et qui datent du moyen âge...

Les pharmaciens sont nombreux à avoir exercés ici et plus particulièrement la famille Burchart, entre 1582 et 1911, dix générations de cette même famille se sont succédés à la tête de la pharmacie. La tradition voulait que l’ainé de chaque génération reçoive le même prénom de Johann et apprenne la pharmacie, ils seront 8 à s’appelait Johann. En plus de sa qualification professionnelle principale, le pharmacien devait être botaniste, chimiste, minéralogiste, marchand, connaisseur des langues étrangères...En 1802, Johann VIII étudiant en médecine, aménagea un coin du grenier de la pharmacie pour ses occupations personnelles. Il disposa sur des étagères et dans des armoires une quantité d’objets qui avaient éveillé son intérêt de collectionneur et donna à l’ensemble un nom français : mon faible. Au cours des restaurations menées dans la pharmacie en 1999, on a découvert des lettres écrites par Johann VIII et son fils pour les paques de 1826 et qu’ils adressés aux générations futurs. Ses lettres sont exposées dans le musée. L’une était dans un étui de cuivre, l’autre dans une bouteille et scellée dans le mur. L’apothicaire et son fils de 16 ans envoyaient leurs vœux à ceux de leurs descendants qui découvriraient ces lettres.

Au moyen âge, les remèdes étaient préparés sous les yeux des clients, ce qui accroissait le prestige du pharmacien. Les ingrédients de base étaient préparés dans le laboratoire, où l’on trouvait des pressoirs, des cornues, un âtre et bien d’autres instruments nécessaires au travail. Certaines préparations sont inattendues : nous pouvons voir dans la vitrine des sabots d’étalons, des abeilles grillées, un pénis de renne, des crottes de chiens blanchies au soleil, de la graisse humaine, des hérissons grillés, de l’huile de lombrics, du sel de crâne (pour lutter contre le mal de tête), du sel de loup (pour ceux qui ont mal au ventre), le crapaud séché (à pendre pour éviter la peste), chaire ou graisse de vipère (pour se débarrasser de la lèpre)...enfin tout ce que l’on peut trouver couramment dans une pharmacie !!!!

Il faut savoir que l’on n’allait pas à la pharmacie seulement pour acheter des remèdes, on y cherchait aussi une aide morale. On pouvait acheter aussi du papier, de l’encre, de la cire à cacheter, des teintures, du tabac, des pipes, des cartes à jouer, des torches, des gants, de la poudre à fusil, du sel, des épices...c’était un lieu de rencontre pour les membres du conseil de la ville et autres personnages importants... on y buvait du clairet, et y concluait des contrats.

Si quelqu’un est intéressait par la r7 datant de 1467 la voici :

- 32 chopes de vin du rhin

- 8 livres de sucre

- 1  livre de cannelle

- 1 livre de gingembre

- 2 onces de clous de girofles

- 2 onces de fleurs de muscade

- 1 once de safran

Nous n’en avons pas acheté, nous ne sommes pas fans de ces ingrédients.

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Nous montons ensuite dans une petite galerie avec son vieil escalier en bois qui semble vouloir s’écrouler à tout moment et où un monsieur peint de jolis paysages de la ville. Nous empruntons également le passage Sainte Catherine avec d’un côté des ateliers d’artisans comme un verrier dont on peut apercevoir le travail par la fenêtre ainsi que des pierres tombales de l’autre côté.

La cathédrale St Alexander Nevsky qui est sublime avec ses dômes en forme de bulbe, elle fut construite entre 1895 et 1900. Son intérieur est très richement décoré et aucune photo n’est possible. La cloche de l’église pèse plus de 15 tonnes. De petites bougies  très fines et de couleur or et renforçant cette impression de raffinement sont proposées.

 En face de la cathédrale se trouve le parlement d’Estonie tout de rose vêtu.

Nous passons par le quartier des ambassades qui permet d’admirer la vue sur Tallinn.

Ensuite nous passons par la tour de la Jambe courte réputée pour être l’endroit le plus hanté de Tallinn. Un moine crucifié ainsi qu’un chien noir aux yeux  de braises seraient apparus à cet endroit. Nous n’avons-nous, rien vu d’étrange. La ville propose des tours consacrés aux esprits et les fantômes.

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Nous rentrons faire une pause gouter pour repartir en direction de la mer. Nous longeons le bord de la  plage qui est vraiment triste. Complétement à l’abandon. Les remblais sont faits avec des plaques de béton armés, il y a des barbelés. Nous arrivons devant l’énorme et effrayante prison de Patarei. A l’origine construite comme forteresse maritime, elle servit plutôt de caserne militaire, puis devenue en 1920 une prison jusqu’en 2005 ! Très lugubre comme endroit, nous ne l’a visitons pas. Des visites guidées sont organisées  et certains touristes trouvant une brèche se feraient enfermés la nuit faute d’avoir retrouvé la sortie, et l’intérieur n’est pas plus gai que l’extérieur, bien au contraire.

Nous terminons par le quartier désign de Kalamaja et Telliviski avec son street art, ses maisons colorées et délabrées...

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Nous avons pas mal marché et sommes ravis de cette première journée estonienne.

Mercredi 18 septembre

A tour de rôle ce matin nous nous organisons avec Cédric pour visiter les cellules du KGB ... il y a également le musée un peu plus loin mais il faut bien compter 2 heures pour le visiter et nous ne voulons pas laisser les enfants seuls dans le camping-car. La prison est ouverte au public depuis l’été 2017 où 7 petites cellules sont visibles.  Les fenêtres étaient murées pour ne pas entendre de dehors les cris des prisonniers...

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Nous faisons ensuite un petit tour par les halles qui proposent des produits frais  tels que poissons, viandes, légumes, fruits mais également à l’étage des vêtements d’occasion et des souvenirs...nous mangeons un morceau ici pour découvrir les saveurs estoniennes. Comme nous ne comprenons pas la langue nous commandons un peu au hasard et c’est dirons nous original.

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Nous refaisons une dernière balade dans la ville.

En quittant Tallinn cette après midi nous faisons une pause aux ruines du couvent de St Briget’s. Grâce aux fouilles effectuées, l’histoire de sa construction est assez bien connue. Cependant, peu de sources ont été découvertes sur la vie des frères et sœurs qui vivaient ici.  Par exemple une page seulement d’un calendrier de la bibliothèque a été trouvée. La fondation du couvent débuta en 1407 par des marchands de Tallinn. Dans un premier temps les bâtiments qui étaient temporaires, servaient de résidences. Ce n’est qu’en 1417 que le permis de construire a été accordé et que les travaux du couvent ont véritablement débuté. Sa surface est de 1360 m2 et  une hauteur de 35 m. Sa destruction presque totale en 1577 est due à la Russie sous le règne d’Ivan le Terrible. Un joli détour à faire selon nous.

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Nous faisons un arrêt à la Tour tv, qui culmine à 314 mètres avec pour les plus courageux la possibilité de monter et de marcher sur le sol en verre à 170 mètres de hauteur. Tour d’observation pour admirer Tallinn, la mer, l’architecture...il est possible aussi de visiter l’exposition au sol sur la construction de cet édifice... nous préférons observer nos enfants qui s’amusent avec la tyrolienne à l’extérieur.

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 Nous empruntons l’autoroute pour la première fois dans ce pays et qui est limitée à 110 km/heure. La particularité un peu flippante c’est qu’un demi-tour est tout à fait possible. Une voie de stockage sur la gauche le permet de temps en temps, et hop il « suffit » simplement de foncer, bon en camping-car niveau démarrage en trombe on est vite limité ! Même option pour aller dans la ville de l’autre côté, il faut couper ! Après une mini suée pour traverser l’autoroute puisqu’il n’y a pas d’autres moyens, nous nous dirigeons aux cascades de Jägala autrement appelées les cascades du Niagara Estoniennes, enfin pas en cette saison, il manquait d’eau ! La particularité c’est que la couleur de l’eau est jaune/orangé due aux tourbières. Nous avons vu des photos en hiver, c’est tout à fait magique.

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Nous nous dirigeons vers le parc national  de Lahemaa pour passer la fin d’après midi et débuter demain matin la randonnée prévue. Les enfants s’éclatent en faisant une partie de badminton dans les bois. Nous pensons nous installer pour la nuit sur ce petit parking, mais c’est le coin des rdv amoureux, nous cherchons donc un endroit plus paisible. Il est 21h, cela fait 2 heures que la nuit est tombée.  Notre application nous indique à 2 km un autre lieu dans la forêt. Nous y allons mais le chemin est très étroit, les sapins nous caressent les parois, aucun moyen de tourner, et aucun endroit plat, après quelques kilomètres dans cette forêt très sombre, Cédric arrive à manœuvrer pour faire demi-tour, je le guide dehors en me faisant peur toute seule avec les bruits de la forêt...le Projet Blair Witch  vous vous rappellez ?

Bref nous arrivons à partir et nous trouvons un endroit paisible pour passer la nuit au bord de la mer à une dizaine de kilomètres d’ici et à côté du manager du groupe ABBA, enfin sa maison bien entendu, pas lui. « Mama mia, here i go again, my my how can i resist you…”

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Viru Bog

Jeudi 19 septembre

En sortant du camping-car nous découvrons ce matin, le lieu où nous avons dormi et c’est une agréable surprise, c’est très beau. Nous avions entendu la mer en nous couchant, et elle est devant nous. Les enfants passeront la matinée à s’amuser dans le sable.

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Le site est un départ de randonnées, il y a également la possibilité de faire des feux comme en Finlande. Nous n’avons rien à griller et on apprécie quand même de ne plus avoir la sensation de sentir la sauce barbecue.  Il y a en photo une sorte de José Bové local avec son chapeau noir et sa moustache qui explique des règles environnementales.

Après  le repas nous repartons en direction du parc national de Lahemaa pour faire la rando appelée Viru Bog. Elle concerne la restauration et la préservation de la tourbière. La zone fait 31.7 hectares. Notre chemin débute entre les pins, bouleaux, et autres arbres de la forêt. Une information nous apprend qu’un arbre sur trois en Estonie est un pin. Ensuite nous arrivons sur un sentier de planches accessibles aux personnes à mobilité réduite pendant 1.4 km. Plus nous avançons plus  l’eau nous entoure et plus nous comprenons l’effort entreprit pour préserver cette tourbière.

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Arrivés à la tour d’observation où nous montons, nous pouvons voir les marécages tout autour de nous, c’est très beau. Le chemin se réduit ensuite pour se faire uniquement sur 2 planches pendant plusieurs kilomètres. Autour de nous la végétation est plongée dans l’eau par endroit et il faut surveiller où l’on met les pieds pour ne pas tomber dedans.

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Certains commentaires rassurants indiquent qu’il s’agit de véritables sables mouvants. Quelques petits panneaux d’information nous montrent la présence de petits reptiles comme des lézards et d’insectes comme les abeilles, libellules, araignées... il est indiqué également la présence de plantes carnivores. Nous passons un moment à les chercher mais nous ne les voyons pas. Elles passeraient de plusieurs heures à plusieurs jour à digérer les insectes capturés et ne mangeraient pour certaines que 3 fois le long de leur existence. Arrivés au bout du chemin des planches, même punition pour le retour : être concentrés.

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L’humidité se fait sentir, nous rentrons au chaud au camping-car, et partons pour rejoindre la destination de demain : Tartu.

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Tartu

Vendredi 20 septembre

Hier soir nous nous sommes arrêtés à mi chemin de Tartu dans un petit village verdoyant.

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Réveil frileux. Lac brumeux. Pré des vaches et pieds : gelés, c’est blanc autour de nous. Nous roulons.

La route est quelconque. Beaucoup de maisons sont délabrées mais habitées, des bâtiments longs aux allures soviétiques donnent une impression d’austérité et de vieillesse  sur les villages traversés. Il y a quelques pavillons récents à l’approche de notre destination mais très rares. Les bus de tourisme sont d’un autre temps. ..la vitesse est excessive : ils roulent très très vite surtout en agglomération. Les poids lourds nous doublent souvent. Dépassement de lignes blanches fréquentes, il faut être vigilants...

Arrivés à Tartu vers 12h30, la 2ième plus grande ville d’Estonie nous en  profitons pour faire 2 machines et quelques courses alimentaires. Quelques produits sont en français, d’autres en estonien et russes (à traduire c’est long, Clémentine s’y essaye dans le magasin avec le portable, nous nous marrons un coup, le temps d’arriver à traduire la nuit sera certainement tombée).

Le supermarché propose beaucoup de fruits secs, de petits gâteaux secs, de salés apéritifs, de céréales  au détail. Les yaourts sont vendus dans des contenants souples  d’un litre, très pratique pour nous dans le frigo du camping-car une fois ouvert !  On peut trouver aussi beaucoup de choux frais ou en bocaux, énormément de cornichons frais et en conserve sucrés...on y trouve tout ce qu’il nous faut, même un morceau de fromage, c’est parfait.

De retour dans notre maison roulante, Eliott se met à crier le bus à côté de nous a un étrange locataire : un cacatoès. Nous descendons le photographier.

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Nous quittons le parking du supermarché pour trouver une place proche du vieux centre. La circulation est très rapide, bruyante, oppressante après tant d’espaces verts où nous nous sommes promenés ces dernières semaines. A Tallinn nous avons « séjourné » sur un parking calme pendant 2 nuits, nous traversions 3 routes à pieds, et plongés dans la vieille ville nous étions préservés de tous ces bruits de circulation. Appréciable. Nous arrivons sur la belle place de l’hôtel de ville avec sa superbe fontaine d’amoureux protégé par un parapluie.

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De nombreuses terrasses et restaurants animent la ville. Nous montons sur les hauteurs ou plusieurs guides sont là, dont une visite guidée spéciale pour des militaires. Le calme c’est par là. Vue sur une poudrière et sur la magnifique cathédrale en briques dont une partie est en ruines et l’autre partie est occupée par l’université de Tartu. 

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Il y a énormément d’étudiants de partout et des bizutages en cours.Certains doivent faire des courses autour de statues la bouche pleine d’eau et cracher dans un bac rempli de farine, d’autres font des pompes ou essayent du moins... La bonne ambiance est là, tout le monde encourage. Nous croisons aussi pas mal de statues dans toute la ville. Nous nous baladons dans les rues, vieilles maisons aux couleurs usées, aux toits percés, ou en ruines, côtoient de beaux bâtiments soignés.

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Nous sommes contents de cette jolie étape et comme il n’est pas très tard, nous roulons pour trouver un endroit où dormir. Nous nous arrêtons à Valga où notre application nous propose un parking pour la nuit, mais il ne nous plait pas. La particularité de cette ville c’est qu’une partie est situé en Estonie une autre en Lettonie. Nous sommes donc en Lettonie au bout de quelques centaines de mètres où nous passerons une énième soirée sous la pluie mais très calme.

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