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La Bosnie

Nos étapes

Pocitelj          Mostar          Sarajevo          Travnik          Jajce          Banja Luka

Pocitelj

Vendredi 6 décembre

Cédric et Clém ce matin décident de décrocher les vélos pour faire un dernier tour à Dubrovnik et plus précisément au fort Lovrenaj dont l’intérêt principal est la vue sur la vieille ville. Aucune explication sur le site même, aucun mobilier, il est entièrement vide, ils en reviennent un peu déçus. Nous partons de Croatie en début d’après-midi pour la Bosnie où le passage des frontières nous fait perdre beaucoup de temps.

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A  16 h 00, nous nous arrêtons à Pocitelj, magnifique village et forteresse  en pierre où nous nous promenons tous les 5, complétement seuls. Malgré un grand nombre d’archives, personne ne sait vraiment de quand il date, ni qui l’a construit. Quand les ottomans en 1463 ont conquis la Bosnie, il était un important point stratégique de défense. Il fut ensuite récupéré en 1465 par le roi bosniaque et croate Mathias Corvinius. Une course effrénée  commença pour fortifier le village, élargir les murs et les tours. Mais en vain, le village fut repris par les ottomans en 1471...la proximité de la rivière faisait de la ville un carrefour entre 3 territoires.

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Construit à flanc de colline avec son minaret et son donjon du XVième siècle, c’est l’un des plus beaux villages du pays. Changement de style, c’est ici le style oriental et méditerranéen. La mosquée Hadj Halija est fermée mais sa petite terrasse avec son cyprès au milieu, nous offre une vue dégagée sur le village et les 6 dômes du toit de l’ancienne medressa du XVIIième siècle (ancienne école coranique) où autrefois, se tenait la soupe populaire. Les 5 plus petits dômes étaient réservés aux salles de classe et le plus gros dôme pour la salle de conférence.

Les bâtiments et habitations datent du XVI et XVIIième siècles et sont disposés en amphithéâtres. Les maisons disposaient toutes de latrines et d’une petite salle de bains.  Les responsables de ce village venaient de la famille Gavrankapetanovic (ouf !) dont la maison est la plus « avancée » en termes d’architecture. Elle fut la seule de Pocitelj a avoir une partie réservée aux femmes, une autre pour les hommes et chaque partie possédait une cours intérieure. Nous grimpons sur les escaliers qui sont des paliers. Les portes sont belles, elles sont larges et basses et couvertes d’un petit toit de lauze. Derrière, se cache une petite cours avec un palmier ou des grenadiers, et la maison dont le toit également en lauze possède une cheminée a la forme particulière.  Et voilà, malheureusement la nuit est tombée déjà, les ruelles ne sont pas éclairées, nous faisons route sur Blagaj où nous dormons au creux des montagnes sous une forteresse.

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Mostar

Samedi 7 décembre

Nous sommes encerclés de brouillard ce matin au réveil. Nous descendons nous ravitailler à la source du village et pour visiter le Tekké. La monnaie en Bosnie Herzégovine est le mark, 1 euro équivaut à 1.81 mark. La carte bleue n’est pas acceptée et dans les jours qui suivront ce sera confirmé, il faut payer uniquement en espèces. Les euros sont acceptés partout mais pas à notre avantage, le prix « des produits » étant divisé par 2. 

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Nous longeons la rivière Buna, l’une des plus grandes d’Europe et son fort courant, où les canards bataillent dur pour avancer. Premières rencontres des marchands de souvenirs le long de l’eau, qui tranquillement installent leurs petits stands. Nous voilà arriver au Tekké ou Tekija, c’est un lieu qui s’apparente à une université. Il est utilisé 3 soirs par semaine par le derviche (professeur religieux) Zikr. Il fut construit sur un ancien sanctuaire datant de la période antique, selon les informations récoltées et les fouilles entreprises.

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Les falaises sont très hautes, soit 240 mètres, au sommet desquelles se trouve un fort du moyen âge.  Le complexe fut endommagé par les chutes des rochers et des arbres et fut reconstruit à maintes reprises. Après avoir quitté nos chaussures et revêtue pour ma part un foulard, nous pourrons voir la cuisine, le hammam, la salle de prière... ainsi que les tombes au 1ier étage de 2 personnes nommées Sari Sultak et Acik Basu dans 2 sarcophages en bois recouverts d’un tissu en velours vert. 

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Pièce utilisée pour les chants religieux et prière avec vue sur la rivière couleur émeraude 

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Hammam avec son dôme étoilé,  perforé, et joliment coloré

Début après-midi, nous visitons Mostar qui signifie gardien du pont, où nous sommes arrivés en fin de matinée. Pour la première fois depuis notre arrivée dans le pays, nous découvrons les traces de balles et d’obus sur les façades des bâtiments. Trésor d’architecture ottomane médiévale d’Europe, c’est l’une des perles de Bosnie Herzégovine qui vaut absolument le détour. Sur la rive droite, les croates catholiques et sur la rive gauche, les bosniaques musulmans géographiquement partagée par la rivière Neretva d’une couleur verte émeraude comme ce matin. Nous arrivons par une rue très touristique avec des restaurants dont les terrasses sont mangées par les treilles. Il nous manque le soleil et quelques degrés et ce serait parfait.

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Nous tournons à droite pour le pont en dos d’âne. Dans le pays, il y avait une vingtaine de ponts en pierres construits sous l’empire ottoman, dont 12 encore jusqu’au début de la guerre en 1992. Celui ci fut mentionné pour la première fois en 1558. Durant les XVIieme et XVIIième siècles, ce pont constituait un axe de communication primordial entre le Nord, le Sud et l’Ouest. Il contribuait également à sécuriser efficacement l’endroit en permettant le contrôle de la circulation depuis les tours du Vieux Pont. Il fut construit en pierres de « Tenelija » taillées à la main  selon le modèle romain en arc et de forme semi-circulaire. Il s’est effondré en 1999, à la suite d’inondation, mais aussi et surtout en raison des dégâts subis pendant la guerre (1992-1995). Il fut reconstruit selon son apparence originale mais en tenant compte des changements qu’il connut durant sa longue existence.

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Enfin, le Stari Most, symbole de la ville apparait et sa pierre gravée « 93 don’ t forget ».  Ce pont fut construit de 1557 à 1566 et détruit le 9 novembre 1993 par les bombardements croates, sa reconstruction date de Juillet 2004 sous la responsabilité du français, Gilles Pequeux. Des études ont été faites pour comprendre l’origine de la construction. Les pierres devaient être réutilisées pour la reconstruction du pont, mais le séjour prolongé dans l’eau ne le permit pas. Elles proviennent toutefois de la même carrière que les pierres d’origines, et une école de tailleurs de pierres fut créée pour l’occasion. Des sauts de plongeurs professionnels sont organisés régulièrement sur ce pont. Ce doit être exceptionnel de pouvoir les observer.

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Une fois le pont passé, sur notre gauche, nous arrivons dans une ruelle pavée de galets ronds, irréguliers et glissants. C’est le lieu des vendeurs de services de thé, de services de café, de tisserands, de selliers... et de ses belles maisons colorées. Soudain, les enfants devant nous se retournent et nous demandent qui chante si bien, c’est l’appel à la prière que nous entendons.

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Nous prenons les marches pour monter sur les hauteurs de la ville qui nous semble là-haut bien endormie par rapport à l’activité touristique « d’en bas ». Les traces du passé sont omniprésentes sur les façades, et sur les bâtiments détruits.

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Nous quittons en fin d’après-midi, Mostar, pour rouler pour la capitale : Sarajevo. Une vingtaine de minutes avant d’arriver, la neige fait son apparition sur les côtés de la route. Nous nous garons pour la nuit sur le parking du tunnel qui servait en autres à fournir les habitants en vivres pendant la guerre. Devant nous c’est l’aéroport. Les enfants espèrent bien en profiter pour voir les avions atterrir ou décoller.

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Sarajevo

Dimanche 8 décembre

Le brouillard est encore là et dissimule complétement l’aéroport. Pendant la guerre, ce dernier a servi entre autre à l’aide humanitaire pour les habitants affamés de la ville (30 à 40 avions au quotidien), il était ouvert ou fermé en fonction des bombardements.  L'horaire des vols était aléatoire et portait le nom de «peut-être », ce terme fut utilisé pour la première fois à Sarajevo et plus tard dans d'autres zones de guerre. On ne savait jamais si l'avion décollerait ou pas. Une idée vint de construire un tunnel sous la piste de cet aéroport afin de relier Sarajevo assiégée au reste du territoire bosniaque.  Un  trou fut creusé dans le sol,  800 mètres de long, d’une hauteur moyenne de 1,60 mètres et d’une largeur de 1 mètre. Ce tunnel insuffla un vent de liberté et permis à beaucoup de monde de survivre, grâce à lui plus de 19 tonnes de nourritures furent introduites dans Sarajevo, des médicaments...

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Nous rejoignons le site et l’entrée du tunnel à quelques mètres de nous. Une fois sur place, à nos pieds l’une des premières roses de Sarajevo. Ainsi nommées, ce sont les traces d’obus et de balles peintes en rouge par les habitants après la guerre, en signe de mémoire, nous en verrons d’autres également cet après-midi dans les rues de la capitale.

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A l’intérieur du tunnel, nous sommes voutés et prenons pleinement conscience de son importance. Il n’y a guère d’explications compréhensives,  notamment sur des dizaines de portraits d’hommes affichés. Nous nous asseyons dans une salle chauffée pour visionner un film, mais la violence des images nous fera ressortir rapidement pour ne pas choquer les enfants.

Pour une fois, il est très facile de circuler dans une capitale. Nous trouvons rapidement à nous garer et nous partons frigorifiés la découvrir. Dans les rues, il y a de partout, des vendeurs de jus de grenades et de paquets de mouchoirs individuels comme en Grèce.  Au sol, une marque délimite la rencontre des cultures pour la paix, la coexistence et la tolérance. 

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Dans la même rue, nous pouvons voir une mosquée, un temple orthodoxe, une église et une synagogue. Nous rentrons dans une halle marchande en pierre où il y a de petits magasins de chaque côté proposant des bijoux, sacs, services de café, thé, écharpes...et où l’odeur de la cigarette nous prend à la gorge. Nous avions oublié qu’en France, il y a quelques années aussi, le tabac était autorisé dans les lieux publics. 

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Balade dans le quartier ottoman de Bascarsija qui est le plus ancien de la ville.

La place Sebij ou nommée place aux pigeons : avec son pigeonnier en bois et sa fontaine. Pour quelques pièces, les touristes  et habitants achètent du maïs qu’ils lancent aux volatiles qui se posent sur les têtes, les bras... c’est l’une des traditions de la ville depuis près d’un siècle.

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Visite de la grande mosquée Gazi Husrev Begova qui date de 1530-1531, la plus importante de Bosnie dont le minaret mesure 45 mètres. Un très bel accueil ici. 

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Mairie de la ville avant la seconde guerre mondiale, elle devint après, bibliothèque nationale. Elle fut la plus prestigieuse des Balkans avec 1.5 millions de livres dont 155 000 livres rares et 478 manuscrits. Incendiée en 1992, seuls 20 % des livres purent être sauvés.

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Pont latin ou Latinska Cuprija où fut assassiné François Ferdinand d’Autriche en 1914 et dont nous connaissons les conséquences que cela entraîna.

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Pour les fêtes qui approchent de petits chalets en bois sont en train de prendre forme. Il y a également une patinoire qui est en train de geler, et un bar à glace qui est en train d’être mis en place.

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En fin d’après midi, nous prenons la route pour la forteresse de Travnik et nous croisons des chasses neiges. Les routes sont en cours de salage, nous espérons ne pas nous réveiller sous la neige demain matin, nous ne sommes pas équipés pour. 

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Travnik

Lundi 9 décembre

Nous avons bien dormi malgré l’emplacement que nous avons trouvé hier soir après avoir cherché un bon moment : un parking entre un car wash, une route nationale et un magasin qui vend de tout et de tout ! Nous n’avons plus internet depuis notre arrivée en Bosnie et c’est moins évident sans notre application spéciale camping-car qui nous indique où se garer, où trouver un camping, où trouver une laverie automatique, où trouver de l’eau... destination la forteresse de Travnik à 5 minutes de là. Avant de grimper à pieds la rejoindre, nous passons sur des petits ponts qui enjambent une rivière et à côté des bassins de pisciculture où il y a de belles truites.

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Une fois parvenus en haut, nous apprenons que la forteresse a été utilisé jusqu’en 1948. Pas d’information supplémentaire ici, mais une belle vue sur la vallée malgré le brouillard.

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En bas, nous avons trouvé une source. A côté de nous, des personnes s’arrêtent et glissent une pièce dans la fente d’une maisonnette, au-dessus se trouve un cimetière. Nous faisons le rapport avec  Sarajevo où il y a une petite maison qui abrite les cercueils de 7 frères, que l’on peut voir par 7 fenêtres. La légende dit de glisser une pièce dans l’ouverture prévue et de faire un vœu...et chaque jour des gens viennent le faire. Ce n’est qu’une supposition de notre part, mais c’est peut être pareil ici.

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Jajce

En début d’après-midi, nous sommes aux pieds des cascades de Jajce. Nous partons à la découverte de la ville, mais tout est fermé : les catacombes,  la forteresse, le musée, la tour de l’ours, la tour de l’horloge ...

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Pause gouter devant de jolies petites maisons en bois de 4 à 5 mètres carrés environ. Elles se rejoignent via une passerelle en bois. Elles sont numérotées et toutes fermées à clefs. C’est bien dommage, de ne pas en savoir davantage.

La Bosnie change sous nos yeux, et devient rurale. Sur le bord des routes, des vendeurs de CD dont les pochettes des couleurs sont passées, des pots de miel sur de petits étals brinquebalants, quelques fruits et légumes ainsi que des sacs de « buchettes » pour allumer la cheminée. Un homme assis dans un fossé propose 5 haches qu’il tient dans sa main, il les tend au passage des véhicules.

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Nous n’avons pas appris grand-chose aujourd’hui d’un point de vue des visites, mais une chose importante se prépare dans le camping-car ce soir et c’est l’essentiel de la journée : des crêpes !

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Banja Luka

Mardi 10 décembre

Aujourd’hui, c’est les enfants qui écrivent le blog et ce n’est pas facile.

Après un réveil sous la pluie, nous entamons nos devoirs, youpi !!!! On roule en direction de Banja Luka mais comme il pleut on n’a pas pu visiter la ville. On a roulé en voyant passer des églises ou des ruches derrière la vitre du camping-car jusqu’à la frontière croate que nous passerons pour la 3è fois depuis le début du  voyage. Nous nous sommes faits « fouiller » par un douanier, en fait il nous demandait d’ouvrir toutes les ouvertures du camping-car. On a re-roulé vers un village typique croate fait de bois, il y avait des cochons et des chevaux.

Illustration

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