La Norvège
Jeudi 14 Juillet
Il fait un petit 13 degrés ce matin, nos pulls et blousons sont les bienvenus. Nous retournons à Kristiansand pour nous dégourdir les jambes sur les sentiers des lacs. Nous grignotons quelques myrtilles sauvages et profitons de cette nature apaisante.
Nous reprenons la route pour rejoindre Lindesnes où nous mangeons une soupe bien chaude accompagnée d’un bon doliprane pour notre estomac qui n’a pas retrouvé toute sa vigueur. Eliott et Cédric partent à la pêche, pendant que nous les filles nous bouquinons en piquant du nez régulièrement. Les garçons rentrent avec un beau poisson que nous dégusterons ce soir.
Nous partons en fin d’après-midi pour rejoindre le fjord de Ana Sira où nous disputons une énième partie de scrabble. Le mini poisson cuit, nous le laissons bien volontiers à Eliott qui est ravi.
Demain direction le magnifique fjord de Stavanger avec sa route côtière panoramique.
Vendredi 15 Juillet
Ce matin, nous continuons sur la route 44, et la pluie ne tarde pas à nous accompagner. Les paysages splendides défilent sous nos yeux. Beaucoup de gros rochers aux formes diverses, des rivières, des petits îlots, des petites maisons rouges…
Nous nous arrêtons pour déjeuner et sitôt terminé, Eliott fonce pêcher mais nous revient bredouille. Les averses se raréfient et nous permettent un arrêt un peu plus loin aux épées de bronze de Stavanger hautes de 10 mètres, symboles des 3 rois qui se sont combattus.
Avant dernière halte du jour à Stavanger où nous garons sur le port devant un imposant paquebot de croisière. Déambulation dans les rues commerçantes qui sont très colorées et également dans les rues pavées et joliment fleuries des maisons blanches qui datent du 18ième et 19ième siècles.
Quelques minutes plus tard, nous nous garons à côté d’un barrage où la pluie se fait de plus en plus forte. Jeux de société et lecture clôtureront cette journée. Nous mettons le réveil pour la randonnée du lendemain.
Vendredi 16 Juillet
Nous décollons à 7 heures, la pluie a cessé pour rejoindre le parking de la randonnée du Preikestolen où il n’est pas possible d’y passer la nuit. Le plus proche est déjà complet à 7 h 15 quand nous y arrivons. Nous sommes dirigés vers un deuxième parking qui coute 250 NOK soit 25 euros accessible dès 6 heures du matin.
L’ascension débute dans les forêts, se poursuit par des marches de rochers, des rivières à traverser, des petits ponts de bois… afin de rejoindre la falaise de granite de 604 mètres de hauteur au-dessus des eaux du Lysefjord.
On en prend plein les mirettes c’est beau tout le long. Site touristique parmi les plus populaires de Norvège, Clémentine est ravie de suivre les pas de Tom Cruise qui a tourné ici une des scènes de Mission Impossible en 2018. Il y a beaucoup de monde 2 heures plus tard quand nous sommes sur le plateau de la falaise et le monde ne cessera de croitre au fil de la journée. Certains promeneurs sortent des tenues vestimentaires de leur sac à dos pour se changer et prendre des photos, d’autres osent les pieds dans le vide, des figures …
Pour découvrir le Preikestolen c’est par ici c’est par là.
Nous longeons ensuite plusieurs fjords en passant par la route 517 et en prenant un bac de quelques minutes.
Bivouac de la nuit au mini port de Ropeid où Eliott nous attrape un beau maquereau, aussitôt pêché aussitôt cuit au barbecue et dévoré.
Soirée devant Le Petit Prince
Samedi 17 Juillet
Ce n’était pas un maquereau tout compte fait, mais pas moyen de trouver le nom du poisson de la veille. A 7 heures, nous stoppons le réveil pour repartir à la pêche. Les cris des huîtriers pie et des mouettes résonnent déjà sur les rochers derrière nous. Quelques mètres à parcourir à pieds et ça y est nos deux pêcheurs sont aux aguets ! Cédric attrape un maquereau (on en est sûr, cette fois-ci ) mais un maquereau malin qui resautera à l’eau et un autre qui prendra le large l’hameçon dans la gueule. Après un petit déjeuner au bord de l’eau, ils retentent leur chance et Eliott arrive à avoir le même poisson que la veille. Parfait pour notre repas du soir, mais pas moyen de découvrir son identité.
Nous reprenons la route, la pluie s’invite à nouveau parmi nous. Les paysages défilent toujours aussi féériques avec la présence de la neige par endroit. Nous faisons une pause déjeuner à l’église en bois debout de Roldal qui date de 1275.
Il y avait 900 églises au moyen âge de ce type, il en reste aujourd’hui seulement 28. C’est ce qu’on appelle une église de vœux, parce qu’elle recevait des cadeaux de personnes malades et nécessiteuses en remerciement de guérison. Cette église a une place particulière dans l’histoire des églises norvégiennes, avec son crucifix miraculeux de l’an 1250, elle était une des destinations de pèlerins les plus importantes de Norvège. L’odeur particulière de mélange de charbon et de résine de pin remplie nos narines. A l’intérieur c’est tout beau, tout en bois et nous nous asseyons un moment sur les bancs molletonnés de rouge pour admirer cet ouvrage tout en bois. Nous nous imprégnions de cette ambiance si particulière et par une petite porte dérobée sur le côté, nous pénétrons dans un couloir étroit et penché où nous pouvons voir quelques reliques et photos des précédents prêtres.
Arrêt minute devant la double cascade de Latefossen. La force de l’eau est impressionnante, le mini parking est complet, nous ne pouvons nous garer et continuons le long de la rivière magnifique par ses couleurs claires, ses arbres, ses petits îlots, ses rochers couverts de mousse…
Je demande un arrêt à Cédric pour qu’il fasse un tour de drone. Ce sera la dernière fois, en plein vol, ce dernier se déconnecte de la télécommande et impossible de le localiser. Nous le cherchons et décidons de sortir le kayak pour le chercher sur la petit île en face. Ambre et Cédric vont passer plus d’une heure à le chercher en vain…
Arrêt pour quelques courses à Odda et nuit sur ses hauteurs pour préparer la grande randonnée de la Trolltunga de 27 km que nous espérons pouvoir faire mardi, si les conditions météo s’améliorent.
Lundi 18 Juillet
Nous avons dormi au pied de gros rochers avec quelques autres compagnons de voyage. Beaucoup d’allemands voyagent dans leur propre voiture et dorment sur la banquette arrière. Des caisses en plastiques dédiés aux vêtements, à la nourriture, à la partie hygiène… beaucoup d’organisation pour optimiser la place. Il est plus de 9 heures quand nous nous réveillons, nous pouvons nous coucher tard, il est probable que ce soit le soleil de minuit, à 23 h 30 il fait encore jour. Des activités et lieux touristiques sont ouverts pendant ces semaines où le soleil « dore » les paysages semblant prolonger un très long coucher de soleil. On avait assisté à ce phénomène naturel en Ecosse à Inversness, il y a quelques années. Nous avions loué un petit cottage et nous avions été surpris par les rideaux très épais, nous avions compris pourquoi dès la première nuit.
Nous passons la journée dans la ville d’Odda au bord du fjord, pour faire un tour dans la ville, et organiser la grande randonnée de la langue des Trolls de demain, située à quelques kilomètres d’ici.
3 parkings sont prévus : le P1 est le seul parking accessible aux véhicules de plus de 5 mètres, il coute 300 nok soit 30 euros, puis nous devons réserver une navette de 7 min pour la modique somme de 500 nok soit 50 euros qui nous rapproche du départ. D’autres possibilités beaucoup plus onéreuses sont proposées, on va compter donc sur nos jambes et notre motivation pour faire quelques économies. Une fenêtre de beau temps nous est confirmée par l’office de tourisme, nous réservons nos places pour une navette à 7 heures, la navette de 6 heures étant complète.
Cet après-midi les garçons feront un joli tour en kayak pendant que nous les filles sommes plongés dans nos bouquins que nous ne voulons pas lâcher. Eliott goutera à l’eau claire et malheureusement glacée des fjords de Norvège en tombant à l’eau. Une douche bien chaude lui permettra de se réchauffer rapidement.
A très vite pour le récit de la Trolltunga...
Mardi 19 Juillet
A partir de 5 heures, les portes claquent autour de nous. 2 véhicules garés à nos côtés démarrent pour se rapprocher de la randonnée de la langue des Trolls située à environ 20 minutes de notre coin perché. A 6 heures c’est notre tour, les enfants restent pour une fois dans leur lit pendant qu’on roule et sont vite réveillés. Une fois le parking payé nous jouons des coudes pour monter dans le bus que nous avions réservé la veille, déjà à moitié plein. L’étroite route goudronnée de 5 km qui serpente en lacets au creux de la montagne nous emmène rapidement au parking n°2 où il est nous est demandé de nous remettre à la queue leu leu. Il faut à nouveau payer 65 euros pour une petite navette qui nous mènera au parking n° 3 lieu véritable du départ de la randonnée situé à 4,3 km. Nos jambes y arriveront très bien. Il est 7h20 quand nous débutons.
Les paysages défileront sous nos yeux et c’est beau tout du long. Heureusement qu’il y a des torrents d’eau fraîche pour nous permettre de remplir nos gourdes. Je vois des jambes en l’air quelques mètres devant nous, c’est notre Eliott qui se marre et qui s’est pris une belle gamelle dans les fleurs. Nous marchons dans des plaques de neige de temps à autre. Outre les enfants, Tim est complétement survolté encore plus que d’habitude et fait le fou. Des panneaux d’information se trouvent tout le long du sentier pour indiquer les distances et pareil pour le retour. Il est conseillé de le faire en deux jours et de planter la tente la nuit. 2 chalets de secours sont également présents sur le parcours en cas de besoin.
Les images diront mieux que moi comme c’est beau.
Nous ferons 1 heure de queue pour prendre « The Photo » sur le rocher en forme de langue, qui surplombe le lac de Ringedalsvatnet situé 700 mètres en dessous. Ces paysages resteront gravés dans nos têtes. Malgré l’interdiction, beaucoup prennent des photos les pieds dans le vide, un tente un arbre droit, un autre fait mine de tomber…des accidents sont arrivés. La saison pour faire cette randonnée est de juin à août (un garde est présent pendant cette période). A compter d’octobre jusqu’à mai il est conseillé d’être accompagné d’un guide.
Il est 17 h 00 quand nous arrivons au camping-car, heureux mais fourbus. Nous redescendons à Odda pour dormir au bord du fjord. Demain direction Flam.
Mercredi 20 Juillet
Sous un soleil éclatant nous quittons Odda pour rejoindre Flam où nous avions déjà séjourné il y a 3 ans. Au fil de la route il y a plein de petits stands de « kirsebaer » ce sont les cerises et « jorbaer » pour les fraises. Ce sont quelques barquettes déposées sur une table avec la caisse, où l’on se sert et où l’on paye librement. Nous rencontrons ces mêmes stands au bord des routes avec du miel, des framboises, des pommes de terre… Nous longeons le fjord en appréciant ses couleurs, et peu à peu le ciel s’obscurcit, les nuages s’accumulent et la pluie fait son apparition.
En arrivant à Flam, nous décidons d’aller au camping au vu du temps et nous en profiterons pour faire nos lessives. Les sèche-linges sont pris d’assaut. Nous décidons en attendant notre tour de partir faire un tour au bord de l’eau, équipés de nos parapluies qui n’ont pas servi depuis des années. La pluie repart de plus belle et nous nous prenons un fou rire avec nos parapluies qui sont dans un triste état une fois ouverts. Ambre n’a plus de manche, celui de Clémentine est troué, celui de Cédric s’ouvre à moitié et le mien est coincé avec ses baleines rouillées. Nous rions devant les touristes qui nous regardent. Eliott a préféré resté au camping-car au sec, il devait le sentir ;)
Nous occuperons la fin de la journée à l’abri et faisons des crêpes pour le repas de ce soir.
Depuis notre arrivée en Norvège, c’est la première fois où il fait nuit, ça nous fait bizarre.
Jeudi 21 Juillet
Nous partons sous un ciel couvert en espérant que la vue va se dégager en roulant vers Steigasten. C’est un point de vue à partir d’une plateforme de 30 mètres à 650 mètres au dessus du fjord. Le temps se lève, le soleil apparaît, nous montons doucement en admirant les eaux, les rivières, les cascades, la nature… Comme beaucoup de route panoramique en Norvège, celle-ci est très étroite et nous allons serrer les fesses à plusieurs reprises lorsque nous croisons un autre véhicule. Malheureusement, une file de voitures nous attend assez rapidement et en prenant renseignement auprès des autres conducteurs qui patientent devant leur véhicule, la route est coupée par deux campings caristes qui se sont coincés en se croisant. Tout le monde patiente et puis finalement la plupart font marche arrière. Nous également avec l’aide d’autres vacanciers. Ça va être sportif pour redescendre mais nous y arrivons après quelques gouttes de sueur !
Nous prenons le tunnel le plus long au monde soit 25 km, pour contourner cet accident. Nous nous arrêtons pour manger dans un petit coin de paradis nommé Laerdalsoyri. Un fjord, un sauna, une plage, une eau turquoise…et une aire de jeux génialissime pour les enfants avec des kartings, trampolines …en libre service. Après le repas, nous partons faire un tour de kayak, Cédric et moi, l’eau est gelée. Eliott et Ambre s’éclatent comme des gamins. Clémentine se prépare à son tour pour monter à bord mais une crevaison en décidera autrement.
Quelques mots sur ce sauna avec vue mer, qui est vraiment magique. Nous en voyons beaucoup dans ce pays, mais aussi en Suède, au Danemark et en Finlande. ll est possible d’en louer, certains sont sur une remorque, des propositions de plages où le poser sont données… Tout est fourni ici (le bois, les serviettes, une jolie cuvette pour se laver les pieds, des chaussures, le café, un coin bar, des chaises…un olivier) c’est très soigné, c’est très chouette.
Nous reprenons la route en fin d’après-midi après cette évasion, prenons 2 petits bacs et trouvons un spot assez rapidement pour passer la soirée en bordure d’une rivière bouillonnante. Les garçons repartent à la pêche sans succès.
Vendredi 22 Juillet
Après une cueillette matinale de myrtilles, nous reprenons la route et elle sera très belle encore aujourd’hui.
Nous faisons une première halte photos pour une vue sur la vallée.
Au fil des kilomètres, la neige devient de plus en plus présente, les cascades se multiplient dû à la fonte des glaciers au sommet des montagnes.
Nous quittons à regret ce spectacle magnifique pour rejoindre le fjord de Geiranger, le soleil aujourd’hui nous accompagne et nous voulons en profiter un maximum.
Nous nous arrêtons à 20 h 30 pour le bivouac de la nuit au bord d’un lac et d’une cascade après avoir emprunté la route des aigles.
Samedi 23 Juillet
Nous roulons quelques minutes ce matin et prenons un premier bac pour rejoindre la Trollstigen qui signifie l’échelle des trolls. C’est une route de montagne ouverte en 1936 protégée par l’UNESCO. La végétation a changé, elle est différente ici, c’est plus « alpin ». Les chalets ont pour la plupart des toits végétaux avec un ou plusieurs sapins, de l’herbe, des fleurs… Nous sommes toujours accompagné par de belles vallées, des rivières, des cascades, des montagnes très hautes… c’est encore une fois très beau.
Nous sommes pleinement dans la région des trolls. Ils sont particulièrement vilains et attirent nos regards au bord des routes : poilus, velus, des nez démesurés, ils ne font pas vraiment rêver. Nous les voyons dans des comtes, des almanachs … dans les boutiques souvenirs. Nous trouvons une place assez facilement pour nous garer et nous montons sur la passerelle pour admirer la route qui serpente à nos pieds. Nous sommes plus sereins pour descendre les 11 virages en épingle qu’il y a 3 ans. Nous savons qu’il faudra patienter lors de croisements avec d’autres véhicules … mais que ça va passer ;)
Nous nous arrêtons un peu plus loin pour une petite randonnée dans la forêt où paissent quelques ruminantes. Nous reprenons un autre bac en fin d’après midi et nous nous arrêtons pour la nuit dans la ville de pêcheurs de Bud où nos 2 garçons sont repartis à l’affut des poissons.
Eliott va attraper un skrei, c’est un cabillaud saisonnier dont les norvégiens raffolent. Les vikings en faisait déjà commerce au Xième siècle. 3 maquereaux rejoindront sa ligne quelques minutes plus tard qui finiront au barbecue puis dans nos panses. Il est 23 h 30, il fait toujours grand jour.
Le vent nous a un peu secoués en arrivant mais il se calme rapidement et nous nous endormons rapidement.
Dimanche 24 juillet
Nous avons dormi sur le parking du petit musée de la ville qui commémore la seconde guerre mondiale.
En faisant la balade des chiens avant le petit déjeuner, nous regardons les tondeuses automatiques déjà en route dans les jardins privés et publics. Il y en a de partout dans le pays, les pelouses sont tondues toute la journée nous semble t’il ! Le temps change très rapidement dans le pays, les averses sont quasi quotidiennes, peuvent durer quelques minutes à plusieurs heures. Les maisons en bois sont pour la plupart peintes en blanc, tout est impeccablement soigné et fleuri.
Nous prenons la route de l’Atlantique et son célèbre pont qui semble s’arrêter nulle part. Nous nous garons à côté de camping-cars drômois et ardéchois pour admirer cet ouvrage depuis une passerelle.
Nous reprenons la route pour la ville de Trondheim où nous arrivons en fin d’après-midi. Le ciel est couvert, nous nous garons sur le port à une dizaine de minutes à pied du centre-ville. Nouvelle corvée de lessive pendant que nous nous baladons sous un ciel pluvieux.
Le chant des mouettes ne perturbera pas notre sommeil.
Lundi 25 Juillet
Ce matin nous retournons dans le centre de Trondheim errer dans les rues au hasard. Nous sommes également à la recherche d’un nouveau drone que nous trouvons dans une petite boutique qui ressemble à une pharmacie. Quelques ventilateurs, des gourdes, des appareils pour faire des bulles, des pilles… nous pensons nous être trompés. Derrière le vendeur, des étagères remplies de boites bleues qui renferment plein d’objets divers et variés. Effectivement c’est bien ici, nous trouvons notre bonheur. A proximité, une enseigne où sur les vitres il est écrit « croissanterie » attire nos regards, ça s’appelle La Moulangerie, c’est mignon.
En sortant de la ville, c’est Ikéa qui nous accueille pour l’achat d’une planche pour découper les poissons que nous espérons encore nombreux. Nous rêvons de retrouver notre tranquillité et retrouver la nature, nous ne nous attardons pas. D’un autre côté on a très peu de place, quoi que cette petite commode pourrait peut-être rentrer dans la soute …
Nous roulons encore pas mal aujourd’hui en direction de Mo I Rana, cette ville nous semble bien exotique avec un ce joli nom. Nous y étions passés il y a 3 ans mais sans nous y être arrêtés. Nous croisons beaucoup de groupes d’oies grises dans la nature ou au bord de l’eau et des couples de grues cendrées par-ci par-là.
Nous sommes fatigués quand nous arrivons à notre bivouac de fin de journée, beaucoup de kilomètres avalés. Situé en pleine forêt, les enfants vont vite nous redonner la pêche. Ils foncent dans les bois pour construire une cabane, la mousse très épaisse nous fait penser à un trampoline géant. Quelques minutes plus tard nous sommes rejoints par des grenoblois qui arrivent du Cap Nord, nous échangeons un moment sur nos itinéraires respectifs.
Après avoir ramassé du petit bois, nous faisons un feu pour cuire la viande. Le feu nous réchauffe et nous rapproche davantage. C’est toujours un très bon moment d’échange entre tous.
Le jour étant encore là, à 22 heures nous partons crapahuter au milieu des myrtilles, des sapins, de la mousse épaisse pour une petite randonnée. Ambre trouve des poils de rennes accrochés dans les arbres et beaucoup d’indices au sol nous indiquent leur présence.
Mardi 26 Juillet
Nous nous réveillons vers 9 heures sous une fine pluie.
Nous allons encore beaucoup rouler aujourd’hui afin de nous rapprocher des Iles Lofoten que nous espérons rejoindre dans 2 ou 3 jours en prenant un ferry soit jeudi soir soit vendredi matin en fonction de la météo et des places disponibles. Il pleut beaucoup aujourd’hui.
Nous arrivons pour le goûter à Mo I Rana qui n’a d’exotique que le nom. Nous prenons plaisir à marcher le long des maisons colorées au bord de l’eau mais la fatigue et le mauvais temps nous feront vite retrouver le camping-car.
Cluedo, et lectures finiront cette journée de mauvais temps.
Mercredi 27 juillet
Après une nuit pluvieuse et une vue triste sur une usine bruyante nous quittons cette ville sans regret, en direction de Bodo.
La route 17 est très belle, nous roulons encore pas mal aujourd’hui sous un ciel très chargé.
Nous nous arrêtons en fin d’après-midi dans un joli petit port avec une plage de sable fin.
Les enfants vont courir et se défouler autour du camping-car quand la pluie va enfin cesser et le créneau sera de courte durée.
Nuit très paisible au son des gouttes qui tombent régulièrement.
Nuit très paisible au son des gouttes qui tombent régulièrement..
Jeudi 28 Juillet
Nous roulons ce matin une petite heure pour rejoindre le détroit de Saltstraumen où se trouve le courant le plus puissant du monde. De grands tourbillons pouvant atteindre 10 mètres de diamètre se produisent plusieurs fois par jour. Des passants sont sur le pont qui surplombe le bras de mer, nous trouvons facilement une place sur un parking situé dessous.
Mini balade pour s’approcher au plus près du spectacle. Les pêcheurs sont déjà là, c’est un endroit réputé pour pêcher cabillauds, flétans, lieux noirs…les lignes se font vite emportées, c’est un endroit dangereux. Les bateaux de pêche et des zodiacs avec des touristes luttent contre le courant et font du surplace en faisant de grands coucous à tout le monde. Ils coupent les moteurs et tournent et remettent plein gaz pour essayer de lutter contre les mouvements de l’eau.
Nous allons rester sur place jusqu’en début d’après-midi tellement c’est impressionnant.
Après un repas dévoré en début d’après-midi, nous reprenons la route pour quelques minutes pour découvrir Bodo. Le ferry étant complet pour rejoindre les Iles Lofoten sur internet nous nous présentons pour nous renseigner pour une traversée ce soir. Nous sommes informés qu’un bateau part dans 6 min, et qu’il reste des places, nous avons juste le temps de rejoindre sa cale que nous partons à destination de ce petit paradis.
3 h 30 plus tard nous y sommes et c’est toujours Whaoooooooooouuuuuuu, grandiose.
Encerclés de montagnes, nous trouvons une place au village de pêcheurs de A.
Vendredi 29 Juillet
Ce matin nous nous baladons sous le crachin norvégien dans la ville de A où nous étions déjà venus. Situé à quelques minutes de Moskenes où nous avons débarqué hier soir c’est parfait pour faire une halte et pour ma part reprendre mes esprits dû à mon mal des transports. Nous sommes au-delà du cercle polaire que nous avons passé il y a 2 ou 3 jours.
Les séchoirs à morue sont partout présents. La pêche est l’une des principales sources de revenus des habitants de l’Ile, dont la plus grande a lieu, en début d’année jusqu’au printemps. Elle rassemble des centaines de bateaux. Les falaises abruptes se jettent dans la mer, c’’est une nature magnifique, il ne manque que le soleil et quelques degrés. Après une balade dans la ville et une petite rando, nous rentrons heureux mais crottés.
Début d’après-midi, nous sommes motivés par une randonnée sur les hauteurs de Moskenes c’est celle de Trolldalsvatnet (le lac de la vallée du troll). Ça monte doucement entre petits ruisseaux, cascades, lacs, rivières…La pluie des jours précédents rend le sentier glissant et boueux. Clémentine se prend des fous rires réguliers quand ses chaussures restent dans la terre noire. Quelques dérapages incontrôlés, et quelques gamelles plus tard nous arrivons à destination. Une pluie fine nous surprend, et nous rentrons comme en fin de matinée, pas très propres.
La fatigue et le mauvais temps nous donnent envie de nous reposer dans l’unique petit camping du coin. Il est complet. Nous roulons quelques minutes pour Reine, la magnifique. Le soleil arrive enfin en cette fin d’après-midi. Le temps change très vite en Norvège. Les garçons repartent à la pêche. Cédric discute avec une famille française partie pour un an et demi de voyages… grrrrrrrrrrrr
Nous sommes tous subjugués par la beauté de cette ville. Il est 23 h 30, il fait toujours grand jour.
Nous mettons le réveil à 8 heures pour la randonnée demain matin de Kvalvika.
Samedi 30 Juillet
Déjà !
Nous nous réveillons vers 7 heures, il fait grand jour et surtout très très beau. Enfin ;)
Nous sortons balader les chiens et sentons une forte odeur de poissons. Les pêcheurs sont en train de décrocher les têtes de morue des séchoirs en bois. Séchées elles partent pour l’Afrique où elles sont consommées en soupe. L’odeur est très forte et persistante.
Nous nous sentons tous petits devant ces montagnes gigantesques aux pics acérés, ces cabanes typiques de pêcheurs, ces eaux turquoises, des fjords tous plus beaux les uns que les autres.
Accessible uniquement à pieds, Kvalvika est une plage cachée de l’autre côté des montagnes. L’ascension débute et va nous ravirent jusqu’à son sommet. Epoustouflant. Nous sommes restés de très longues minutes à regarder ce paysage, les fesses dans les myrtilles.
Nous redescendons d’un bon pas pour la pause goûter dans une petite cabane au bord de l’eau.
Nous finirons notre journée quelques minutes plus tard dans un camping pour laver notamment nos vêtements de randonnée plein de boue. La plage de sable gris est immense, et quand le soleil vers minuit va se coucher beaucoup de monde est rassemblé. Il se lèvera 3 heures plus tard.
Dimanche 31 Juillet
Nous sommes arrivés à Nusfjord c’est tout petit et tout mignon. C’est un village authentique de pêcheurs avec ses maisons colorées de rouges et de jaunes, de beaux bateaux en bois, un petit fjord, des mouettes qui crient, bref le décor est planté, c’est encore très beau.
Musée en plein air : nous découvrons une scierie, un fumoir à saumons encore utilisé de nos jours, des hangars à bateaux…et un joli film d’archives mêlé d’images d’hier et d’aujourd’hui. En forme de U, ce lieu chargé d’histoires accueille dans des anciennes cabanes de pêcheurs nommées rorbus, des touristes. La boulangerie qui date des années 1870 propose des kanelboller, ce sont des roulés à la cannelle, desserts typiques norvégiens. Nous irons jusqu’au phare en début d’après-midi, après avoir dégusté un très bon fish and chips accompagné d’une super sauce au curry. Nos pieds sont encore dans une terre noire bien mouillée.
Direction Henningsvaer en fin d’après-midi, petit port charmant situé sur plusieurs îles et son célèbre stade de foot au milieu des rochers. La route est encore une fois étroite pour l’atteindre et après quelques suées nous nous garons à un petit kilomètre de l’arrivée. Certains voyagent comme nous en camping-car, en vans, en 4 x 4, mais nous croisons tout au long de la journée des marcheurs et des cyclistes qui le soir venu, montent les tentes un peu partout dans la nature. Il est tard mais quelques commerces sont encore ouverts ce dimanche. Nous reviendrons demain matin. En rentrant au camping-car, les garçons repartent à la pêche. Au premier lancer, Eliott attrape un bon maquereau et deux petites morues par la suite.
Le ciel prend des couleurs bleus, marrons, oranges et jaunes, nous regardons comme tout le monde le spectacle, il est près de minuit. Les gens sont sur leurs chaises de camping, certains sont assis sur des rochers, d’autres montés sur le toit de leur van un bon plaid sur les genoux, comme tous les soirs, personne ne parle et admire en silence l’horizon.
Lundi 1er Août
Quelques sauts de puce aujourd’hui, de la pluie, des courses et de la route voici le programme. Les conditions météos ne sont pas top, nous changeons un peu de programme et décidons d’avancer. Nous quittons les Iles Lofoten à regret pour les Iles Vesteralen au Nord où l’on peut voir des baleines toute l’année.
Nous sommes en chemin pour Andenes, nous faisons un arrêt qui durera jusqu’à demain midi au bord d’un fjord où des macareux, des phoques et des dauphins ont été vus il y a quelques jours. Nous scrutons l’horizon, marchons au bord de l’eau, nous faisons choux blanc, pas l’ombre d’une nageoire ou d’une plume.
Nous faisons un feu pour manger les poissons attrapés la veille, des bananes au chocolat et griller quelques chamallow. Quel joli moment !
La nuit sera encore très calme au son des gouttes qui tombent inlassablement.
Mardi 2 Août
Nous nous arrêtons en ce début d’après-midi marcher jusqu’au phare de Bukkekjerka et découvrir de surprenantes toilettes avec vue sur la nature et la mer. A l’intérieur nous avons l’impression gênante d’être vus par les personnes qui se promènent autour. Des glaces sans tain permettent à l’utilisateur de ses wc chauffés, de voir les vagues, la bruyère, les montagnes, les moutons, et les gens ! En Norvège, les toilettes sont souvent très soignées et originales.
Nous roulons en direction de Bleik sur l’île d’Andoya où nous faisons un petit tour avant d’organiser les jours à venir que nous espérons sur l’Ile sauvage de Senja.
Jeux et lectures clôturent cette journée au temps maussade. Nous nous sommes garés au pied d’un départ de randonnée pour passer la nuit et partir tôt à l’assaut de la montagne qui se trouve derrière nous. Nous sommes toujours étonnés de voir des personnes partir marcher à 22 h 00, en couple ou seule, la nuit tombe tard et tout le monde profite au maximum d’un petit soleil timide arrivé en toute fin d’après-midi.
Mercredi 3 Août
C’est parti pour un départ sur des planches à jouer les équilibristes afin d’éviter d’atterrir dans la boue. La randonnée de Matinden fait environ 7.5 km et monte progressivement entre de petits arbres, de la bruyère, des myrtilles, de la mousse rebondissante, du lynchen… De grosses pierres escaladées et nous rencontrons quelques moutons dont l’un chargera Tim et le remettra vite à sa place face à ses aboiements. Une fois un immense plateau traversé, et une dernière montée effectuée nous voici au sommet d’un très joli panorama sur la ville de Bleik, sur des plages au sable blanc, sur la mer qui n’en finit pas. Nous redescendons le vent est très fort, le drone ne décollera pas.
Nous arrivons à Andenes quelques minutes plus tard c’est le début d’après-midi. Nous nous garons sur une petite plage où nous mangeons des pâtes au pesto les pieds dans l’eau ou presque, dans le sable ! Kayak, baignade jusqu’aux genoux pour les courageux, chasse aux crabes pour les autres, de bons moments de détente.
Nous roulons en fin d’après-midi 5 minutes jusqu’au lieu de rendez-vous pour l’observation des mammifères marins. Le départ est prévu à 20 heures. En attendant nous avons la possibilité d’assister à des explications sur les dauphins, les orques, les baleines…que verront peut être Cédric et les enfants. Nous ressortons de la salle une heure plus tard, nous n’avons pas compris grand-chose. Des graphiques, des cartes, des explications données au tableau au son d’une règle qui frappe, nous avons l’impression d’assister à une interro mal révisée !
A 20h, une fois bien équipés pour la recherche des baleines, Cédric et les enfants partent plein d’espoir vers la fosse océanique où on peut observer les cétacés. L’attente est longue et l’inquiétude de ne rien voir s’installe mais au bout d’un peu plus d’une heure de recherche, une première queue de baleine plongeant au fond de l’eau surprend tout le monde. Quelques minutes plus tard, ce sera un rorqual, puis un deuxième cachalot nous permet de pouvoir l’observer quelques minutes avant de plonger en nous dévoilant sa queue. Tout le monde est content, la fin de la sortie approche mais un autre spécimen est détecté par le sonar. Nous le suivons en espérant qu’il fasse surface. A quelques miles de l’arrivée, il surgit et nous pouvons une fois de plus observer. Tout le monde est ravi, le retour au port se fait le sourire aux lèvres. Il est déjà plus de 23h (et il fait jour !). Au moment du coucher, il règne une belle excitation dans le camping-car mais nous savons déjà que le réveil sera rude pour certains. Nous avons décidé de prendre le premier ferry pour Senja. Il faut donc mettre le réveil à 7h.
Jeudi 4 Août
Nous avons mis le réveil afin de prendre un petit ferry pour rejoindre l’Ile de Senja. Il n’y a pas de réservation possible il faut se présenter directement, nous y sommes à 7 h 00 afin d’être sûrs d’avoir une place. Le bateau effectue les départs vers l’Ile, de mi-mai à début septembre en proposant 3 horaires. A 8 h 45 nous partons sur une mer assez calme et un ciel très très nuageux.
Moins de deux heures plus tard, nous retrouvons la terre ferme. Nous trouvons une végétation plus abondante que les Iles Lofoten. Au fil des kilomètres, l’Ile nous paraît plus sauvage, cela nous plait d’emblée. L’accès étant plus difficile, c’est un lieu préservé du tourisme pour l’instant. Une route permet de faire tout le tour de l’île mais une partie est en travaux de mai à novembre, nous devons faire des allers retours sur un bitume en très mauvais état.
Premier arrêt à Bergsbotn pour un point de vue top, sur un petit fjord à partir d’une passerelle originale. Nous reprenons le camping-car pour quelques minutes, la pluie en plus.
Elle s’arrête subitement pour Tungenest et ses incroyables « dents du diable », montagnes aux pics aiguisés. C’est un lieu propice à l’observation du coucher de soleil et aux aurores boréales. Dommage pour nous c’est ni l’heure, ni la bonne période pour les observer. Nous nous promenons sur de gros rochers lisses, il y a très peu de monde et le soleil en plus.
Après le repas, c’est un arrêt sur la plage d’Ersfjord, des nuages énormes s’amoncellent très rapidement. Nous nous « prenons une soupe » en piquant une expression qui nous a fait rire, à des français rencontrés sur un bac précédemment.
Après quelques arrêts dans de petits villages, nous nous garons dans le parc national de Anderdalen pour une randonnée Cédric et moi. Les enfants sont fatigués de s’être levés tôt. Nous nous endormons tard tous les soirs, le soleil ne semble jamais se coucher. Nous mettons nos chaussures de marche pour rejoindre cet espace naturel composé de forêts de pins et de bouleaux, de rivières, d’un lac et d’une faune de rennes et d’élans que nous ne verrons pas.
Nous passerons une nuit très paisible dans la forêt avec deux comparses de voyage.
Vendredi 5 Août
Au réveil, la pluie tambourine sur le toit du camping-car. Nous roulons vers un village de pêcheurs pour un petit tour et prenons la direction de la randonnée du jour : Segla, sommet montagneux au profil particulier. Nous ne sommes pas équipés pour l’escalader, nous irons en face sur le sommet d’Helsten pour l’admirer.
Après quelques tunnels étroits et obscurs nous déjeunons il est déjà 14 h 00.
L’ascension pique un peu au début, c’est normal entre digestion et échauffement. Rhooooooooooooooooooo c’est très beau, une fois arrivés : les montagnes, le pic rocheux de Segla, les fjords…
En fin d’après-midi, direction le village d’Husoy. C’est tout petit et tout mignon de loin. Il est situé dans le fjord et accessible par un pont. Nous allons faire un tour : un petit port charmant, une usine bof, une rue principale bordée de chaque côté de quelques maisons fleuries, et une école délabrée à la fin de ce petit bout de terre. Nous ne nous attardons pas et retournons en arrière pour pêcher dans les eaux parmi les plus poissonneuses au monde.
Cédric nous sort son premier poisson, c’est un saumon. Sur la mini plage de gravier blanc, des feux de bois sont déjà allumés par les locaux. Nous en profitons pour le faire cuire et le manger de suite.
Dans tout le pays, il y a des foyers, des barbecues, des tables pour faire cuire … à disposition de tout le monde pour faire des feux de bois. Que ce soit en forêt, dans les parcs nationaux, au bord des fjords, sur un parking au bord de la route pour une pause déjeuner, nous pouvons en trouver partout. Certains sont à l’abri dans une cabane en bois, d’autres en plein air, c’est vraiment très agréable.
Samedi 6 Août
Rien de passionnant pour la matinée : ce sont les corvées, personne n’y échappe, même les vacanciers.
Nous arrivons à Gorsabrua, enfin dans quelques heures…
Après une bonne piste comme nous les aimons, nous nous garons 2.5 km avant le départ de la randonnée. Le chemin est vraiment trop mauvais, nous renonçons à aller plus loin. Après la traversée d’un pont au-dessus d’un canyon, nous coupons à travers les bois. C’est plus joli pour marcher que la piste mais c’est à partir d’ici que nous nous trompons. Nous montons vers des plateaux sans trouver aucune indication. A 17 h 30, la pluie commence à tomber, nous faisons demi-tour et décidons de suivre la route pour ne pas nous salir et nous retrouvons ainsi la bonne direction, nous suivons un joli sentier. Nous marchons vers cette ancienne zone minière où nous trouvons enfin la passerelle que nous cherchions dès le début et qui surplombe le canyon.
« Tout au long du XXème siècle, l’exploitation minière a été l’une des principales sources de revenus de la vallée. La zone est marquée par de vieux arbres qui sont morts de la fumée de soufre toxique, des ruines altérées de cabanes, et de maisons en fusion. D’anciens chemins, les vestiges d’anciens téléphériques et les anciennes entrées de mines abandonnées ajoutent au mystère de cet ancien lieu minier » site Visit Lyngenfjord.
Les amateurs de saut à l’élastique dont nous ne faisons pas partie, surtout moi, peuvent pratiquer cette activité pendant l’été à partir de cette passerelle au-dessus du canyon de plus de 150 mètres de profondeur.
Il est tard, nous redescendons rapidement à pieds et tout doucement en camping-car pour rejoindre notre bivouac de la nuit : les alpes de Lyngen.
Dimanche 7 Août
La pluie modifie notre planning du jour, les sommets des montagnes sont dans les nuages. Nous décidons de prendre la route pour Alta.
En milieu d’après-midi, nous y sommes et nous choisissons un camping au bord de la rivière pour laisser passer les gouttes et attendre une fenêtre possible de beau temps au Cap Nord.
Ambre et Eliott s’éclatent en faisant du karting une bonne partie de l’après-midi, et s’essayent à l’anglais à la réception en rigolant beaucoup.
Crêpes et Jurassic Park finiront cette journée oh combien grise !!!
Lundi 8 Août
GO, GO, GO un soleil avec un gros nuage gris apparaît pour Mardi au Cap Nord sur la chaîne météo, c’est parti. Nous sommes à environ 250 kilomètres. Rapidement le paysage change et les premiers rennes apparaissent, enfin les voilà.
En petits groupes, sur le bas-côté ou traversant la route, nous faisons des pauses pour les observer. Nous trouvons aussi quelques magasins Samis « peuple autochtone du Nord de la Scandinavie ». Ils proposent des peaux, cornes de rennes, quelques instruments de musiques et vaisselle en bois et aussi tous les objets vendus dans les boutiques souvenirs de Norvège.
La route serpent au milieu de collines, de petits arbres, de rivières et de petits villages avec des motos neiges. Au fil des kilomètres, la végétation s’amoindrit, le vent souffle fort, les falaises apparaissent et la mer se fait immensité. L’impression de partir au bout du monde nous envahit, que de joies pour nous 5, d’être à nouveau ici. Ultime étape avant de retrouver le globe, un arrêt à Honningsvag que nous trouvons sans charme particulier. La pluie revient en force, nous roulons. Arrivés au Cap Nord, son parking n’est plus payant et nous décidons d’y passer la nuit pour admirer cette vue magnifique et assister au coucher de soleil. Il fait 7 degrès, nous mettons le chauffage.
Le vent grandit au fil des heures, faisant trembler les véhicules, nous revenons en arrière pour quelques minutes et dormirons à l’abri des secousses.
Mardi 9 Août
Des bruits d’oiseaux marchant sur le toit du camping-car nous réveillent ainsi que la voix des randonneurs autour de nous, il est 7 heures. Nous nous sommes garés sur le parking du départ de la marche pour le véritable Cap Nord « Knivskjellodden ». Sentier rocailleux et boueux de 18 km au milieu de la toundra et des rennes que nous avions fait il y a 3 ans. Plus difficile d’accès et aussi moins impressionnant que la vue à partir d’une grande falaise, il est moins touristique.
La pluie est annoncée pour cet après-midi. Nous retournons nous imprégner de l’ambiance du bout du monde, le vent souffle à nouveau très fort, nous nous dirigeons vers le joli village de Skarvag à une dizaine de kilomètres. Petit port le plus septentrional du monde, ici il est possible de déguster le crabe royal. Nous verrons des pinces impressionnantes sur le port, pour en déguster un, il faudrait débourser 61 euros et pour faire une photo en le tenant par les pattes c’est 5 euros. En marchant vers la jetée, un étrange tableau attire notre attention : ce sont des queues de morue avec la date de pêche, le poids et la taille de l’animal, le nom du pêcheur. Des morues de 90 ou 95 kilos, nous ne savions pas que c’était possible.
Nous grimpons pour découvrir l’arche naturelle de Kirkeporten, vue mer et sur la corne du Cap Nord. On se répète mais c’est encore très beau. Après un repas, pizzas à la Dugloud sur du pain de mie, nous faisons une halte pêche à Kamoyvaer, coup de cœur pour moi pour ce joli village très coloré et fleuri. Les garçons vont faire une pêche miraculeuse d’une vingtaine de lieus noirs. Ils sont très heureux, Ambre est survoltée avec son épuisette pour les aider. C’est très drôle.
Le vent va se lever d’un coup nous partons pour une mer calme et un ciel rose et bleu à une heure d’ici.
Mercredi 10 Août
Ultime dernière nuit et ultime dernière pêche en Norvège sur une immense plage. Au petit matin, des rennes sont là quand nous sortons promener les chiens. En pyjamas pour certains voyageurs à côté de nous, c’est la bonne surprise matinale. Des motards arrivent quand nous nous apprêtons à lever le camp et alignent scrupuleusement une dizaine de véhicules tous identiques. Ils prennent plein de clichés et se filment.
Nous allons un peu déraper pour remonter la piste de sable et les motards nous regardent tous, nous y arrivons finalement et reprenons la route pour repasser par Alta et quitter progressivement la Norvège. Nous sommes tristes de la quitter tellement nous avons été encore émerveillés par sa beauté, mais plein de belles surprises nous attendent en Suède très prochainement.
En milieu d’après-midi, nous faisons une pause goûter, les enfants ayant toujours faim, et en profitons pour stopper à Kautokeino à la galerie de Frank et Régine Juhls, formidable lieu d’expressions artisanales. Des couteaux, des bijoux en argent, des bougies, des vêtements …sont proposés ici dans une douce ambiance. Nous y marchons presque à pas feutrés. Il est possible de se préparer une boisson chaude en observant un surprenant poulailler en verre où quelques volatiles évoluent où se plonger un instant dans la contemplation paisible de la vallée sur une petite table fleurie. C’est un lieu plein d’attentions pour les visiteurs.
Une heure plus tard, les paysages ont changé, les sapins et les forêts immenses finlandaises nous accueillent. Nous nous garons en fin d’après-midi dans un petit port bien venteux.