La Croatie
Nos étapes
Dubrovnik Krapje Zagreb
Dubrovnik
Jeudi 5 décembre
Nous nous sommes couchés comme des poules à 21 h 30, et aussitôt je pense, endormis.
Nous décidons de nous rapprocher de la vieille ville mais nous ne trouvons aucune place pour nous garer, à part un parking proposant un stationnement pour 75 kunas de l’heure soit l’équivalent de 10 euros.
Devant ce prix exorbitant, nous retournons nous garer devant le camping sur le parking où nous avons dormi. Nous avons l’habitude de marcher, nous ne sommes qu’à 3.5 kilomètres de la veille ville. Sur la place Brsalje, les touristes sont bien là pour profiter de la vue sur la mer et la ville fortifiée. Nous passons la porte Pile, en traversant l’ancien fossé et le pont levis. Perchée sur un énorme rocher, la vieille ville de Dubrovnik est « enfermée » dans d’imposants remparts et la balade y sera belle. Les décorations de noël ont commencé à fleurir ainsi que quelques chalets très soignés avec leurs petits espaces et des plaids pliés sur les chaises pour réchauffer les clients. Des saucisses grillées et du vin chaud exclusivement sont proposés. Des caméras sont présentes face à un décor de noël.
La fontaine d’Onofrio au centre de la petite place date de 1438, elle servait de réservoir et de point d’approvisionnement pour les habitants de la ville. 2 ans ½ plus tôt, nous avions profité de son eau pour nous rafraichir, tellement la chaleur nous avait accablés. Il avait fait 47 degrés à 10 h 00 du matin, le dernier jour de notre séjour en Croatie.
Nous avons plaisir à nous retrouver ici où nous passerons notre journée à déambuler et à faire des pauses sous un soleil timide, à regarder les nuages avancer, les mouettes crier et à observer de loin l’île de Loukroum où nous rêvions de retourner. L’accès à cette dernière est fermé depuis Novembre.
Ville où la série GOT a été tournée en partie, les boutiques sont toujours très nombreuses à accueillir les fans de la série emblématique. Retour au camping-car après une bonne heure de marche. Demain nous roulons vers la Bosnie où nous pensons arriver en fin d’après-midi.
Le blog sera en pause pour 5/6 jours, nous serons injoignables.
Krapje
Mercredi 11 décembre
En descendant de la capucine, il fait bien frais dans le camping-car ce matin, un petit 7 degrés. Le soleil se faisant de plus en plus timide chaque jour et la nuit tombant tôt, les batteries se déchargent plus vite. Nous sommes contents d’avoir notre petit groupe électrogène, qui nous permet de les recharger et de ne pas avoir froid le soir. Une fois sous les couettes, tout va bien pour nous, nous n’avons pas froid. Nous suivons « les aventures » d’autres familles camping-caristes rencontrées sur les routes, qui ont les mêmes difficultés face à la baisse des températures. Nous avons dormi à Krapje, un petit village où les bâtisses sont en bois et où les champs sont tous gelés autour de nous, il fait – 3°C.
Nous sommes dans une partie de la Croatie que nous ne connaissons pas, très rurale et pauvre, très loin des stations balnéaires pimpantes, dans le parc national de Lonjsko Polje. Plusieurs rivières s’y rejoignent provoquant des inondations imprévisibles durant plusieurs mois dans l’année (+ ou – 6 mois). En tant que zone humide, elle est l’une des plus menacées au monde, mais également la plus grande de Croatie et dans l’ensemble du bassin du Danube. Les hommes se sont adaptés à vivre dans ces conditions de vie délicate où l’eau peut monter à tout moment.
Le village de Krapje où nous sommes, a été proclamé « village du patrimoine architectural » en fonction de son cadre préservé. Nous nous rendons dans une maison en bois, où nous sommes très gentiment accueillis mais où l’on nous informe qu’il nous faut revenir au printemps ou en été pour nous balader en barque dans cette zone marécageuse et découvrir ainsi la riche réserve ornithologique. Il n’est pas possible de marcher ailleurs que sur la digue, la boue et les flaques nous en empêchent. Derrière le camping-car, se trouvent 2 chevaux de Posavina, race typique locale et adaptée à la survie en conditions extrêmes, ici dans le parc naturel depuis plus de 300 ans. Ils sont présents du début du printemps jusqu’aux jours froids. Nous les regardons, avec leurs naseaux plein de fumée, ils mangent du maïs dans leur râtelier et pataugent dans la terre gorgée d’eau. Nous marchons le long des maisons en bois dont certaines ont plus de 200 ans et qui sont pour la plupart encore habitées.
Nous roulons sur une digue bitumée mais défoncée à la découverte d’une succession de villages semblables. Ce sont des centaines de maisons plus ou moins en bon état et nous avons l’impression d’une remontée dans le temps comme dans les Maramures en Roumanie. Mais les signes de vie sont là : paraboles, basse cours tonitruante, linge étendu, cheminée fumante, jardin soigné avec choux, poireaux et salades d’hiver. Les pêcheurs le long des rivières sont engourdis par le froid, épaules remontées et bonnets enfoncés, sur des pontons en bois penchés. Nous verrons des aigrettes, des hérons, des martins pêcheurs, et rapaces près des forêts inondées.
Nous déjeunons dans la capitale du parc national, Cigoc. Sur les toits des maisons, pratiquement tous abritent un nid de cigognes. Ces nids sont penchés, ces vieilles maisons n’ont en fait pas de cheminée à proprement dit, la fumée sortant « librement » du toit. Les vraies cigognes sont parties pour les pays chauds, nous nous contenterons de répliques exposées dans les jardins. Nous faisons aboyer tous les chiens des villages en nous y baladant, et aux fenêtres les gens nous regardent passer, surpris, comme par l’apparition de notre camping-car. Coté discrétion c’est pas pour aujourd’hui !
Photo d’un camion de miel et ses remorques
Nous quittons ce cadre bucolique et hors du temps, en fin d’après-midi. Nous en profitons pour faire tourner des machines à laver dans une grande ville, une heure plus tard. Nous faisons également quelques courses au calme. En effet, nous avions bien ris avec Eliott quand nous avons faits quelques courses dans un supermarché bosniaque. Musique à fond et clopes dans le supermarché, il ne manquait plus que les lumières s’éteignent pour se croire dans une boite de nuit.
Zagreb
Jeudi 12 décembre
Nous sommes aujourd’hui à Zagreb, la capitale de la Croatie. Pas de difficultés pour y rouler, les voies sont larges et les croates calmes pour conduire. En essayant de trouver une place, un expatrié vient nous voir pour nous proposer son aide. Il nous explique que les parkings sont pris d’assaut dès 6 / 7 heures du matin, les croates travaillant tôt. Il nous faut nous éloigner du centre et nous trouvons notre bonheur près de l’hippodrome de la ville. Nous prenons un bus et quelques minutes plus tard, nous y sommes, nous n’avons rien à envier aux utilisateurs du métro parisien, nous sommes serrés comme des sardines.
Les décorations de noël sont présentes dans chaque rue et sur de nombreuses places de la ville. Chalets en bois, patinoires, vins chauds, toutes sortes de saucisses à volonté, des scènes de musiques parsemées par ci-par-là dans la ville, nous sentons pleinement l’ambiance des fêtes. Les décors sont très soignés avec beaucoup de lieux prévus pour se photographier. Il suffit de s’asseoir, de prendre un cliché et de partager sur les réseaux sociaux.
Le temps est incertain, quelques timides flocons tombent, le froid est bien présent. Les rues et escaliers ont été salés. Nous nous dirigeons vers la vieille ville située sur 2 collines Kaptol et Gradec. L’une des attractions phare est le mini funiculaire bleu, mis en service en 1889 qui est le plus petit au monde, la montée fait 66 mètres et dure une petite minute. Nous prenons les quelques marches parallèle à lui et arrivons à la tour Lortscak. Tous les jours à 12 h 00 pétante, depuis plus d’un siècle un coup de canon est tiré pour indiquer l’heure aux habitants de la ville.
Clémentine et moi décidons de faire un tour au musée Broken Relationship. Ce sont des objets exposés sur les relations finies principalement dans un couple. Certains objets sont cocasses, d’autres tristes, l’histoire les concernant est affichée sur le mur.
En voici quelques-unes ainsi que leurs témoignages
* Poêle à fèves : Histoire de 1990 à 1991 à Zagreb
« Il y a un proverbe en Egypte qui dit que les fèves sont meilleures quand on les sert chaudes. Notre relation ne s’est jamais enflammée, mais notre amitié est restée aussi solide que des fèves sèches. »
* Livre « Je peux vous faire perdre du poids – Paul MCKenna » : Histoire durant 4 ans en Angleterre
« C’est mon ex qui m’avait offert ce livre...Vous avez compris non ?!!! »
* Bagues : Histoire Janvier 2003 à Aout 2017 au Luxembourg
« 14 ans ½, 4 pays et 3 bagues. La première est tombée dans les égouts, il l’a remplacée. La seconde je l’ai cassée en essayant de la redresser après qu’elle se soit tordue. Il l’a remplacée aussi. Réalisant combien il y tenait, j’ai fait particulièrement attention à la troisième. Il m’a quittée ».
* Téléphone portable : 12 juillet 2003 à 14 avril 2004 à Zagreb
« Cela a duré 300 jours de trop. Il m’a donné son portable afin que je ne puisse plus lui passer de coups de fil ».
C’est un petit musée sympa où nous avons passé une petite heure, entre mère et fille. Victime de son originalité il faut y être à l’ouverture pendant l’été pour pouvoir le visiter. Juste derrière, nous sommes devant le monument le plus connu de la ville, l’Eglise Saint Mark.
Nous poursuivons par la dernière porte de la ville d’origine, la Stone Gate où les passants se signent et prient sur les bancs prévus à cet effet.
La cathédrale est magnifique. L’heure indiquée soit 7h03 correspond au terrible tremblement de terre de 1880. A l’intérieur les gens font la queue pour se confesser.
Après quelques hésitations nous trouvons l’entrée du tunnel Gric construit pendant la 2ième guerre mondiale où nombreux sont les habitants et touristes à l’emprunter. Il est très propre et décoré, avec des vigiles de sécurité à l’intérieur et devant les différentes entrées possible.
Après un repas rapide dans un fast Food bondé, mauvais temps oblige, nous nous baladons dans les rues animées de la ville basse, pour terminer cette visite, devant le théâtre national croate.
Zagreb est une capitale qui nous a beaucoup plu. Tout y est très soigné, très propre, bien rangé.
Nous reprenons la route pour une vingtaine de minutes. Nous stationnons sur une aire de camping-car privée chez un particulier dans un petit village afin de recharger nos batteries. Un très bon accueil nous est réservé avec notamment du pain, de la charcut et du fromage. Le lendemain, ils offriront des poires aux enfants.